Le mouvement animaliste devrait-il arrêter de parler des vaches ?

Si je vous demande de me citer un animal d’élevage, il est fort probable que vous pensiez en premier lieu à une vache, possiblement en train de paître paisiblement dans un pré. Selon un récent sondage tout à fait fiable réalisé par moi-même sur un échantillon représentatif, c’est en tout cas ce à quoi pensent 127,3 % des Français·es lorsqu’on les interroge à ce sujet. D’ailleurs, quand on tape « animal d’élevage » sur un moteur de recherche, on tombe principalement sur des photos de vaches.
Plus frappant encore, si je vous demande de visualiser de la viande, je prends le pari qu’il s’agira de viande de bœuf. Et de fait, en tapant « viande » sur Google images, on ne trouve quasiment que des photos de viande bovine. À ce titre, nous ne sommes donc pas surpris·es que Beyond Meat ou Impossible Foods aient en premier lieu cherché à imiter le goût et la texture d’un steak haché, ou encore que la recherche sur la viande cultivée se concentre principalement sur la viande bovine. Mais peut-être devrions-nous en être étonné·e·s ?

Les vaches représentent un pourcentage infime des animaux que nous mangeons

Beaucoup d’entre nous trouvent normal et peu surprenant que tant d’efforts soient dirigés vers l’imitation ou la production via l’agriculture cellulaire de viande bovine. Pourtant, dans l’optique d’un remplacement de la viande par les alternatives que nous venons d’évoquer, ce choix est loin d’aller de soi. 

À l’échelle mondiale, nous consommons environ 70 millions de tonnes de viande bovine par an. C’est certes énorme, mais cela reste beaucoup moins que la chair porcine et de volaille (120 millions de tonnes par an chacune) ou de poisson (180 millions de tonnes). Chercher à trouver des alternatives à la viande de vache semble donc sous-optimal, au moins en matière de quantités substituables. Certes, dans le contexte occidental, la répartition est différente et la viande bovine occupe proportionnellement une place bien plus importante. Cependant, et l’on arrive ainsi à mon second point, les animalistes devraient réfléchir non pas en quantité de tonnes de viande, mais en nombre d’individus.

Ainsi, comme le soulignait le brillant Tom Bry-Chevalier dans un excellent article : « Même aux Etats-Unis, pays du burger et des steakhouses, les vaches représentent proportionnellement une quantité infime des animaux tués : à peine 0.06 %. […]

Si on prenait au hasard un animal tué aux États-Unis pour la consommation humaine, nous aurions 83,4 % de probabilités que cet animal soit un poisson et 15,8 % de probabilités qu’il soit un poulet. Autrement dit, nous avons moins d’1 % de chances que cet animal ne soit ni un poulet ni un poisson. Il nous faut donc modifier l’image mentale que nous nous faisons des animaux que nous mangeons. »

source : https://faunalytics.org/fundamentals-farmed-animals/

Même en imaginant que nous arrivions à remplacer la totalité des 70 millions de tonnes de viande bovine produite par an par des Beyond Burgers, un scénario totalement fantasque, nous ne diminuerions le nombre d’animaux tués que de 0.06 %. Autant dire une goutte d’eau dans l’océan de souffrances que subissent les animaux. Sans remettre en cause la formidable opportunité offerte par l’agriculture cellulaire et la viande végétale, on peut cependant regretter qu’une majorité des efforts soient dirigés vers le remplacement de la viande bovine plutôt que celle de poisson ou de poulet. Dans une même logique, on peut également déplorer le fait que le sort des vaches (et des cochons) soit autant mis en avant par les mouvements animalistes, que ce soit via leurs visuels, enquêtes ou campagnes de sensibilisation. En effet, si nous cherchions à réduire le plus efficacement possible le nombre d’animaux tués par an, nous devrions nous concentrer quasi exclusivement sur les poissons et les poulets. Si ces derniers font malgré tout régulièrement l’objet d’enquêtes et d’une attention médiatique importante, on ne peut malheureusement pas en dire autant des animaux aquatiques qui sont les grands oubliés de la cause animale alors même qu’ils représentent l’écrasante majorité des animaux que nous mangeons.

Par ailleurs, une des diversions carnistes (qui fonctionne plutôt bien) consiste à invisibiliser les victimes en prétendant que les animalistes sont « anti-viande », et non anti-meurtre. En mettant ainsi l’accent sur la matière, qui ne pose pas de problème en soi, les carnistes évacuent ainsi toute la dimension morale de la consommation de la chair des animaux. Porter les arguments sur le nombre de victimes causé par une matière analogue (viande d’oiseaux ou de mammifères), permet de faire la distinction dans notre discours et rappeler que nous ne sommes pas « anti-viande », mais que nous nous intéressons aux victimes.

De tous les animaux que nous mangeons, les vaches ont sans doute la vie la moins mauvaise

Il est peu dire que la plupart des gens ont une image d’Épinal de ce qu’est l’élevage. Et c’est sans même parler de ce fameux oncle qui possède un élevage où les animaux sont heureux et batifolent à longueur de journée. Il est d’ailleurs intéressant de noter que lorsque les anti-véganes notoires défendent un élevage éthique, respectueux des animaux et de l’environnement, ils s’appuient quasi systématiquement sur l’élevage bovin pour justifier leurs arguments. Et pour cause : si beaucoup de bovins jouissent encore d’un accès à l’extérieur, ils font figure d’exceptions parmi les animaux d’élevage. C’est ainsi qu’en France 83 % des poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur, 69 % poules pondeuses sont élevées en batterie de cages, 99 % des lapins sont élevés en batterie de cages, et 95 % des cochons sont élevés sur caillebotis en bâtiments. Pour ce qui est des poissons, la moitié de ceux que nous consommons proviennent d’élevages aux conditions de vie épouvantables, et ceux qui sont pêchés souffrent régulièrement d’une mort particulièrement lente et douloureuse, l’étourdissement étant loin d’être la norme.

Non seulement les vaches représentent une quantité infime des animaux que nous mangeons, mais en plus elles sont probablement les moins à plaindre (ce qui ne veut pas dire que leur élevage est moralement acceptable pour autant). Nos « adversaires » l’ont probablement compris, et c’est peut-être pour cela qu’ils mettent autant l’emphase sur les gentils éleveurs qui élèvent leurs vaches heureuses dans des prairies bonnes pour l’environnement et la réduction des gaz à effet de serre (rappelons au passage que le stockage de carbone sous les prairies et les haies ne permet qu’une compensation comprise entre 5 et 30 % des émissions de GES des systèmes laitiers spécialisés, et probablement moins encore pour les élevages de vaches élevées pour leur chair) plutôt que sur l’élevage de cochons, de lapins ou de poulets. 

Mettre l’emphase sur les vaches nuit probablement aux autres animaux 

Comme nous venons de le voir, mettre l’accent sur l’élevage bovin produit une vision biaisée de la situation des animaux élevés aujourd’hui pour la consommation humaine, en plus de ne pas présenter les arguments contre l’exploitation animale selon leur meilleure version possible, permettant ainsi aux anti-véganes peu scrupuleux·euses de perpétuer une image idéalisée de ce qu’est l’élevage. Par ailleurs, on peut aisément imaginer qu’aussi longtemps que l’évocation de l’élevage génèrera spontanément dans l’esprit des gens des images de vaches dans des prés plutôt que de poulets entassés dans des entrepôts, leur adhésion aux idées animalistes s’en trouvera freinée.

On peut également analyser la situation du point de vue du coût d’opportunité. Parler de vaches plutôt que de poulets ou de poissons implique un moins grand nombre d’animaux sauvés pour une même diminution de la quantité de viande consommée. Ainsi en admettant que l’élevage d’un poulet permette de produire 1,5 kilogramme de viande alors que l’élevage d’une vache en génère 300 kilogrammes, une même diminution en matière de tonnes de viande produite permettrait d’épargner 200 poulets pour une vache.

Enfin, et il s’agit peut-être de la meilleure raison pour laquelle les mouvements animalistes ne devraient plus parler de vaches : on observe que le recul de la consommation de la viande rouge s’accompagne d’une hausse de la consommation de la chair de volaille (et probablement de poisson), et donc in fine d’un plus grand nombre d’animaux tués. En effet : « si on regarde sur les deux dernières décennies, la consommation [de viande] a plutôt baissé, exception faite de la volaille, dont la demande est en hausse quasi constante ». Si cette tendance s’explique possiblement par le fait que les gens souhaitent diminuer leur consommation de viande pour des raisons environnementales et de santé, elle devrait cependant nous alerter, en tant qu’antispécistes, quant aux stratégies de persuasion que nous utilisons.

Quelques arguments pour continuer à parler des vaches et leurs limites

Bien que j’adore les vaches parce qu’elles sont trop mignonnes, curieuses, et plutôt drôles, le·la lecteur·rice averti·e aura compris que je prône ici non seulement de ne plus mettre l’accent sur l’élevage et la viande bovine, mais aussi de ne plus parler de vaches du tout lorsque l’on promeut un discours animaliste ou antispéciste. De ne plus mener d’enquêtes dans des abattoirs et élevages bovins, de ne plus utiliser de visuels ou de photos de vaches, etc. Finalement, je souhaiterais modifier les représentations mentales que nous nous faisons de l’élevage pour que celles-ci collent davantage à la réalité, une réalité où les vaches ne représentent qu’un pourcentage infime des animaux tués et consommés par les humain·e·s. Néanmoins, j’imagine que certaines personnes ne sont pas nécessairement de cet avis et pourraient avancer ce genre d’arguments : 
1) Il est plus facile de ressentir de l’empathie pour une vache que pour un poulet ou un poisson.
C’est certainement vrai et je vois plusieurs réponses possibles à cet argument. En premier lieu, même en admettant que nous soyons incapables de ressentir de l’empathie pour d’autres animaux que les mammifères, je pense qu’il serait alors judicieux de mettre l’accent sur les cochons plutôt que sur les vaches. D’une part parce que les cochons représentent une quantité plus importante des animaux tués pour notre consommation, mais surtout parce que leurs conditions d’élevage sont bien moins reluisantes : castration à vif des porcelets, caudectomie, élevage sur caillebotis pour 95 % d’entre eux, réduction extrême de la liberté des truies gestantes, etc. L’élevage de cochons offre donc moins de terrain aux personnes défendant l’élevage tout en produisant des représentations mentales moins confortables.
De plus, nous souhaitons certainement augmenter l’empathie des gens vis-à-vis des poissons et des poulets, et le faire pour les vaches représente un coût d’opportunité important. Enfin, en admettant que les actions augmentant notre empathie à l’égard des autres animaux diminuent la consommation de ces derniers, il faudrait que les actions en faveur des vaches soient 200 fois plus efficaces que celles en faveur des poulets pour aboutir à une même diminution d’individus tués.
2) L’élevage bovin est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre dus à l’élevage, et il plus facile de convaincre les gens de diminuer leur consommation de viande pour des raisons environnementales
Je pense que c’est certainement vrai. Cependant, comme évoqué plus haut, il semblerait que mettre l’accent sur le rôle de la viande rouge dans les émissions de gaz à effet de serre aboutisse certes à une réduction de la consommation de celle-ci, mais s’accompagne d’un transfert de la consommation vers les viandes blanches, et en particulier les volailles. Résultat désastreux d’un point de vue antispéciste ou animaliste puisqu’il augmente le nombre total d’animaux tués.
Une solution possible selon moi serait donc de ne pas distinguer le rôle de l’élevage bovin dans les émissions de GES, et de plutôt promouvoir l’alimentation végétarienne ou végétalienne comme un « package » pour réduire les émissions de GES. Il me semble que c’est déjà ce que font la plupart des militant·e·s animalistes (ainsi que les scientifiques), cependant je pense que c’est possiblement se tirer une balle dans le pied que de vouloir souligner les effets dévastateurs extraordinaires d’un steak sur la consommation d’eau, le nombre de terres utilisées, etc.

3) Il serait spéciste de reléguer les vaches au second plan
Sans même défendre l’idée des bénéfices potentiels d’une forme de spécisme instrumental à l’encontre des vaches pour faire reculer le spécisme d’un point de vue global, je pense qu’on peut au contraire argumenter qu’il est spéciste de donner si peu d’importance et de visibilité aux poissons et aux poulets compte tenu de leur nombre. Les vaches représentant moins de 0,1 % des animaux que nous tuons, je ne vois pas ce qu’il y a de spéciste à ne les mettre en avant que dans 0,1 % des actions antispécistes. 

Conclusion : Adieu veaux, vaches et cochons ?

Si l’on souhaite réduire le plus rapidement et le plus efficacement possible le nombre total d’animaux tués dans le monde, il est probable qu’il soit pertinent de se concentrer principalement sur les poissons et les poulets plutôt que les vaches. Que cela soit lors de campagnes de sensibilisation, mais également (surtout ?) lors de la promotion d’alternatives à l’alimentation carnée traditionnelle. Si nous promouvons un discours réductionniste, accompagnons-le d’une recommandation à prioritairement exclure de son assiette les animaux marins et les poulets. Si nous croyons au potentiel de la viande cultivée et de la viande végétale, encourageons les entreprises qui les produisent à proposer des nuggets plutôt que des steaks. Il est très important que nous parvenions à modifier les représentations mentales que nous nous faisons des animaux que nous mangeons. N’oublions pas que si nous prenions au hasard un animal tué pour la consommation humaine, celui-ci serait un poulet ou un poisson dans plus de 99 % des cas.
Enfin, si je reconnais qu’il est tentant de mettre en avant les vaches parce que c’est là que se situe l’imaginaire collectif, et que l’on se figure que le reste suivra si on arrive à faire tomber cette clef de voûte, je pense cependant que ce serait une erreur de ne pas chercher à nous-mêmes définir les règles du débat, en le replaçant systématiquement sur un terrain bien plus favorable à la condition animale. 


Tom Bry-Chevalier

12 commentaires sur “Le mouvement animaliste devrait-il arrêter de parler des vaches ?

  1. Très bon article ! Je me retrouve avec 3 traductions de moindre qualité sur les bras maintenant. Tu viens de faire chuter de manière critique le marché de la critique de la critique de la viande rouge.

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  2. Depuis un moment, je pense que le gros problème dans la défense des animaux, est de se focaliser uniquement sur la viande en omettant de parler également de la production de lait : vaches inséminée de force, séparation avec leur petit et sacrifice dun bébé ! Alors dire que les vaches ont une meilleure vie que d’autres, j’ai du mal à adhérer à cette idée… quand on est Animaliste, on est au moins végétalien point barre…

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    1. Il est très difficile d’évaluer si un animal a une meilleure vie qu’un autre, notamment parce que nous ne pouvons que très difficilement nous figurer la manière dont ils percoivent le monde. Même si les vaches ont une vie extrêmement difficile, en partie pour les raisons que vous évoquez, j’ai néanmoins tendance à penser qu’elles sont « mieux loties » que beaucoup d’autres animaux d’élevages, notamment du fait qu’elles ont encore relativement souvent un accès à l’extérieur et dispose en général de plus d’espace. Je peux néanmoins tout à fait me tromper. Cela dit je ne pense pas que cela remette en cause le propos de ce texte pour autant puisque les vaches « à viande » représentent une part infime de toutes les animaux élevés et tués, et les vaches laitières une part plus petite encore.
      Par ailleurs, au cas où ce n’était pas suffisamment clair, je m’oppose évidemment à toute forme d’exploitation d’êtres sentients, vaches évidemment comprises 🙂

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  3. « Pour ce qui est des poissons, la moitié de ceux que nous consommons proviennent d’élevages » Mais les poissons d’élevage se nourrissent pour partie de farine et d’huile de poissons issus… de la pêche.

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  4. Salut,
    Alors en fait, le premier animal d’élevage auquel j’ai pensé est le cheval, désolée. Mais parce que j’ai toujours été végétarienne alors, probablement, élevage n’est pas synonyme de nourriture pour moi.
    Petite Celte, mon arrière grand père m’a appris que je devais prendre soin de ma nourriture, de la respecter et de la mériter. Pas de différence entre viande et légumes, sauf que j’ai été incapable de tuer la volaille de la table familiale du dimanche.
    Incapable de tuer, je ne mangeais donc pas de viande et je m’occupais des animaux et du jardin.
    Ça fait de moi une femme qui ne va jamais dans une grande surface. Je continue à aller aider pour traire les quelques vaches du pré d’à coté, j’ai des poules alors j’ai des œufs quand elles sont décidées, j’ai un jardin potager et d’ailleurs, je continue à manger des tomates.
    J’ai pensé aux chevaux car les quelques chevaux à l’état sauvage en France vont disparaître. Ils sont dangereux parait-il. J’ai réussi à en sauver 2 il y a 3 ans. En ce moment, je passe mon temps « libre » à sortir un poulain du troupeau avant le passage des chasseurs mais ce sera la dernière fois.
    Je ne veux pas qu’ils aillent dans un club alors je m’en occupe pour qu’ils conservent leurs instincts sauvage. Mais j’ai 51 ans et un cheval qui a une vie de cheval vivra 30/35 ans.
    Le calcul est rapide.
    Pour le reste, je trouve que les gens bouffent franchement n’importe quoi et qu’il y a beaucoup à dire.
    Bonne semaine

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  5. Peut-être que cela varie selon les pays, mais outre la consommation de viande bovine, il y a quand-même toute la problématique de l’industrie laitière qui peut expliquer l’omniprésence des vaches dans la communication (bien que cela m’interpelle aussi)… je pense que c’est difficile d’évaluer si ça nuit effectivement aux autres animaux. Enfin je pense que de manière générale le focus sur les grands mammifères est problématique bien sûr, mais on peut aussi se questionner sur le constat suivant : on est un certain nombre à avoir constaté la « révélation » ou en tout cas le désarroi créé quand des personnes réalisent que le lait demandent insémination, naissance de veaux forcément tués. On pourrait imaginer que ça ait aussi une fonction de « déclic ». Voilà les idées qui me viennent spontanément 🙂

    Ceci étant dit, les poissons sont dramatiquement délaissés, malgré une campagne internationale assez récente… (et le superbe travail de Sébastien Moro)

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    1. Merci pour votre commentaire !
      En effet, il est possible que les horreurs de l’industrie laitière crée plus facilement un sentiment de révolte, notamment chez les végétariens je pense. A ce titre on pourrait voir un intérêt instrumental à mettre en avant les vaches laitières.
      Je pense malgré tout que la quasi totalité des arguments que j’ai employés ici sont également valables pour les vaches laitières : elles représentent une part infime des individus victimes de l’élevage, elles sont, peut-être plus que n’importe quel animal de ferme, sujettes à des représentations positives dans l’imaginaire collectif, d’autant plus que beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi les veganes s’opposent à la consommation de lait car « on ne tue pas la vache pour la traire ! » Enfin les arguments environnementaux sont encore plus facilement mobilisables pour les vaches laitières.

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  6. Merci pour votre analyse et tous les commentaires tout aussi intéressants. Il est vrai que le lobbye du lait élève monstrueusement les vaches mères qui à chaque accouchement voient leur bébé retiré pour partir à l’engraissement à l’étranger, revenant sur le sol français pour être abattu. Ces mères sont usées pendant des années, à donner du lait sans se reposer, fragilisant leur squelette qui ne les supporte plus, pour être envoyées, à peine debout à l’abattoir pour bon et loyaux services.
    Je suis entièrement d’accord, qu’il soit primordial de parler des élevages hors sol des cochons, des poulets, des lapins etc… et des mammifères, poissons et crustacés qui sont assassinés par milliards de milliards sans état-d’âme. Notre société malheureusement est loin de réaliser toutes ces pratiques inhumaines et immorales. Les animaux ont bénéficié d’une loi en France depuis 2015 qui ne les considère plus comme des objets, or, nous continuons de les traiter comme tel et votre analyse est très juste sur la façon que les pratiques alimentaires carnées sont défendues en déviant toujours le sujet émotionnel et moral. Je continue de penser qu’un jour, peut-être au prix de chamboulements catastrophiques ou pandémiques, l’humanité réalisera qui sont les animaux. « Un jour viendra où les hommes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent le meurtre de leur semblables. » Léonard de Vinci

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  7. Tant qu’à faire, je me demande si on n’aurait pas intérêt à carrément arrêter de parler de « l’élevage » et « des abattoirs » comme si on avait désigné avec ces seuls mots l’essentiel du problème. Quand on pense « élevage », il me semble qu’on se représente très rarement un bassin d’aquaculture, mais plutôt un élevage d’animaux terrestres ; quand on pense « abattoir », idem, on n’imagine pas un poisson qui passe sous un couteau mais plutôt une image quelconque de ces nombreuses enquêtes de L214 ayant quasiment toutes visé des abattoirs d’animaux terrestres. En faisant cela, on continue d’occulter la très grande majorité des animaux victimes de maltraitance, d’enfermement et de mise à mort. Pour ma part, à présent, j’essaie de ne jamais parler de l’élevage et des abattoirs sans d’abord mentionner la pêche ou l’aquaculture. Ça me paraît un peu mieux… Et encore, en disant cela, on continue de passer sous silence le sort des animaux sauvages, auxquels nous portons dramatiquement peu assistance, et dont la souffrance pourrait s’avérer tellement colossale qu’elle constituerait un problème largement plus prioritaire encore que celui du sort des seuls poissons élevés ou pêchés.

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  8. Tant qu’à faire, je me demande si on n’aurait pas intérêt à carrément arrêter de parler de « l’élevage » et « des abattoirs » comme si on avait désigné avec ces seuls mots l’essentiel du problème. Quand on pense « élevage », il me semble qu’on se représente très rarement un bassin d’aquaculture, mais plutôt un élevage d’animaux terrestres ; quand on pense « abattoir », idem, on n’imagine pas un poisson qui passe sous un couteau mais plutôt une image quelconque de ces nombreuses enquêtes de L214 ayant quasiment toutes visé des abattoirs d’animaux terrestres. En faisant cela, on continue d’occulter la très grande majorité des animaux victimes de maltraitance, d’enfermement et de mise à mort. Pour ma part, à présent, j’essaie de ne jamais parler de l’élevage et des abattoirs sans d’abord mentionner la pêche ou l’aquaculture. Ça me paraît un peu mieux… Et encore, en disant cela, on continue de passer sous silence le sort des animaux sauvages, auxquels nous portons dramatiquement peu assistance, et dont la souffrance pourrait s’avérer tellement colossale qu’elle constituerait un problème largement plus prioritaire encore que celui du sort des seuls poissons élevés ou pêchés.

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